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Le logo Coreboot
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Coreboot est un projet qui a pour objectif de fournir un BIOS, sous licence libre, dont la fonction est de permettre de charger un système d’exploitation. Google vient de montrer un premier ChromeBook le mettant en oeuvre. Encore une fois, c’est au travers d’un géant de l’industrie numérique que le libre peut espérer parvenir à approcher le grand public.
Coreboot, un projet pour libérer le démarrage de nos machines
Qui contrôle le démarrage de l’ordinateur contrôle ce que l’on pourra ensuite utiliser dessus. A l’opposé, garantir à tout système d’exploitation qu’il pourra s’exécuter sur une machine est une façon de laisser à l’utilisateur la liberté d’usage du matériel qu’il a payé.
Verrouiller le matériel à l’aide d’un logiciel est une pratique très répandue, car elle permet de maintenir l’utilisateur captif et de forcer l’obsolescence et donc le renouvellement du matériel. Si cela est bon pour les flux financiers des entreprises, l’impact sur notre environnement est lui bien moins positif.
Coreboot est actuellement une alternative à l’
EFI (Extensible Firmware Interface), qui a la fâcheuse capacité de permettre de verrouiller le démarrage d’une machine avec le système d’exploitation qui y est installé.
ChromeBook et Coreboot
Jusqu’à présent, Google exploitait pour ces ChromeBook des processeurs de la famille Atom. Des processeurs peu puissants et qui pouvaient brider certains usages, bien que pour naviguer sur Internet, il ne faille pas nécessairement un PC très puissant.
La contribution de Google n’est pas purement philanthropique bien évidement. Pour preuve, la présence de ce portable Samsung équipé de Coreboot et d’un processeur SandyBridge au salon Intel Developer Forum de Pékin.
Même si pour l’instant, il ne s’agit que d’un prototype, il est intéressant de voir que Google s’intéresse à Coreboot. Encore une fois, il ne s’agit pas d’une démarche purement idéologique de la part de ce géant.
Des partenaires industriels pour les projets libres
On voit bien ici que lorsqu’une grosse entreprise trouve un intérêt à un projet libre, elle est capable de mettre les moyens humains et financiers pour apporter à ce dernier les fonctionnalités qui manquent afin de permettre une plus large utilisation. Reste évidement la finalité du produit qui, dans le cas présent, vise à renforcer la dépendance des utilisateurs, non pas à un matériel ou à un système d’exploitation, mais à des services en ligne.
Cependant, toutes les entreprises n’ont pas forcément ce type de finalité et pour autant qu’on leur démontre ou fasse comprendre qu’ils ont un intérêt industriel à soutenir un projet, bien des barrières peuvent être levées, même si le caractère «libre» de l’outil reste secondaire.
Une façon de dire que pour porter le libre auprès du grand public, il faudra trouver des projets qui parlent à nos industriels, lesquels sont les seuls en mesure – soyons lucides –, de financer à ce jour et dans notre système actuel une diffusion de masse de ce dernier. Or, actuellement, les projets libres se concentrent souvent sur le code, en négligeant ou ignorant (parfois volontairement) cet aspect, ce qui bride de fait leur expansion.